Questions d’enfants sur le métier d’archéologue
Soumis par Francis Bellavance le Mercredi 7 août 2013
Je suis un élève de 3e année. Je vous écris pour en connaître d’avantage sur votre métier.
Il y a plusieurs choses qui m’intriguent dans ce domaine. Voici la liste de questions que j’aimerais vous poser.
--Laval, le 12 mai 2009
QUESTION : Êtes-vous déjà allé en expédition?
RÉPONSE : Oui, l’expédition la plus aventureuse fut sans doute au lac Plamondon, près de Saint-Augustin. Nous habitions dans des tentes avec les Montagnais (Algonquiens de la Côte-Nord). Tout comme leurs ancêtres de la préhistoire, ils savent très bien comment se débrouiller en forêt. Grâce à eux, nous avons pu survivre plus de deux mois en pleine forêt, sans même ressentir la faim. Le plus dur était de se laver dans l’eau froide du lac. De notre côté, nous leur avons appris comment fouiller dans le sol pour trouver de vieux outils laissés par leurs ancêtres Amérindiens, à l’époque de la préhistoire.
QUESTION : Est-ce que vous ou votre collègue êtes déjà tombés dans un piège?
RÉPONSE : Non.
QUESTION : Croyez-vous aux malédictions?
RÉPONSE : Non.
QUESTION : Avez-vous déjà eu peur dans une expédition?
RÉPONSE : Oui. Lorsque je campais sur le bord du Lac Plamondon (Saint-Augustin), il y avait un ours qui rôdait près de notre campement. Témitchican, le chien que les Montagnais avaient amené avec eux, aboyait lorsque l’ours était trop près. Les Amérindiens sortaient alors de leurs tente et tiraient des coups de fusil en direction de la bête pour l’effrayer. Vers la fin de notre expédition, l’ours se manifestait de plus en plus souvent et il s’est attaqué à une tente où nous rangions la nourriture. Il a déchiré la toile de ses griffes, déchiqueté les sacs de farine qui servaient à cuisiner la banique et percé une boîte de conserve. Heureusement, seule la nourriture l’intéressait!
Une autre fois, c’est mon collègue qui a eu peur! Les tentes que nous habitions étaient équipées d’une cheminée et d’un poêle à bois pour chauffer et cuisiner. J’ai sorti de la tente en poussant la porte en toile vers le haut. Le tissus à touché la cheminée et s’est enflammé. Lorsqu’il a vu ma maladresse, mon collègue à prit peur. Moi, je n’ai rien vu! Les Amérindiens se sont précipité sur la toile avec des sauts d’eau avant même que je puisse me rendre compte de ma gaffe. D’ailleurs, j’ai pris une photo du trou qu’a fait le feu dans la porte. Sur la photo, la porte est suspendue à une corde à linge et une petite fille d’environ 8 ans, qui faisait partie de l’expédition, regarde à travers le trou.
QUESTION : Avez-vous beaucoup voyagé?
RÉPONSE : Oui, mon travail d’archéologue m’a fait voyager à travers le Québec, à la recherche de vieux objets Amérindiens. Je suis allé à Amos (Abitibi), à Saint-Augustin (côte-nord), à Magog, à Baie Comeau, à La Tuque et d’autres endroits un peu moins éloignés. J’ai aussi déterré des squelettes de Gaulois en France et les restes de la maison d’un célèbre Baron de la Nouvelle-France (Le Baron de Saint-Castin) dans l’état du Maine (aux Etats-Unis).
QUESTION : Pourquoi êtres-vous archéologue?
RÉPONSE : Étant enfant, j’aimais bien regarder à la télévision les reportages où l’on voyait des gens partir en expédition pour filmer des animaux sauvages, trouver des ruines ou explorer le fond des l’océans. Lorsque fut le moment de choisir un programme à l’université, je suis passé à travers toutes les pages du bottin des cours de l’université de Montréal… seul le programme en anthropologie me semblait vraiment intéressant. Les anthropologues étudient les humains de toutes les manières imaginables : leurs os, la manière dont ils vivent, la manière dont ils parlent, etc. Parmi tous les cours en anthropologie que j’ai put suivre, les plus intéressant étaient ceux sur l’archéologie. Les archéologues sont des anthropologues qui étudient la vie des humains dans le passé.
Lorsque j’étais à l’université, de me suis inscrit à des fouilles archéologiques en France. Pendant les premières semaines, nous avons trouvé des outils utilisés durant la préhistoire. Ensuite, nous somme tombé sur des squelettes de Gaulois! C’est là que j’ai vraiment compris que je voulais être un archéologue. J’étais excité de trouver des objets enfouis depuis des milliers d’années. En plus, j’avais à chaque fois des surprises. En effet, on ne peut jamais savoir qu’est-ce qu’on va déterrer. Des heures de plaisir!
QUESTION : Qu’est-ce qui vous intéresse?
RÉPONSE : Je m’intéresse à la préhistoire. Je veux comprendre comment les humains pouvaient survivre à l’âge de la pierre. Pour y arriver, je cherche des outils de la vie de tous les jours qui étaient utilisés à cette époque. Puisque je travaille au Québec, et que notre territoire était à l’origine occupé par les ancêtres des Amérindiens actuel, les objets préhistorique que je retrouve sont Amérindiens.
QUESTION : Quel est votre plus belle découverte?
RÉPONSE : L’équipe avec laquelle je travaillais en France a déterré une tombe à char. Il s’agissait d’une tombe à l’intérieur de laquelle était enterré un chef Gaulois. Tout ce qui restait de l’homme, c’était son squelette. Devant lui, il y avait deux squelettes de bœuf. Ceux-ci étaient probablement destinés à tirer le char (chariot). Lors de la découverte, le véhicule de bois était décomposé, mais la position du chef et des animaux laissait imaginer la présence du char lors de l’enterrement. Le défunt portait des bijoux en cuivre. En rouillant, le cuivre avait pris une belle couleur verdâtre. À côté de l’homme, il y avait des vases dont le contenu s’était décomposé.
Les Gaulois enterraient leurs morts avec des bijoux et divers objets dont ils pourraient avoir besoin dans l’au-delà, car ils croyaient qu’il y avait une vie après la mort et que dans cette seconde vie ils auraient besoin de certaines de ces choses.
QUESTION : Avez-vous déjà exposé une momie?
RÉPONSE : Non. J’ai déterré des corps mort de Gaulois. Puisque ceux-ci n’étaient pas protégés de la décomposition, il ne restait que les os. On ne peut donc pas dire que ce sont des momies.
QUESTION : Avez-vous filmé vos momies?
RÉPONSES : Non. J’ai photographié les squelettes de Gaulois dont j’ai parlé. J’avais emprunté l’appareil photo de mon père avant de partir pour la France et j’ai pris des tonnes de photos. Lorsque j’ai fait développer les photos, aucune n’était bonne. Comme je ne crois pas aux malédictions… je pense plutôt que l’appareil était défectueux.
Merci d’avoir lu ma lettre attentivement.